lundi 2 janvier 2012

Raïs Lhaj Belaïd


RAÏS LHAJ BELAÏD

Raïs Lhaj Belaïd est né en 1873 à Annou N'Aaddi, près de Tiznit. Lhaj Belaid est le premier chanteur amazigh marocain a avoir enregistré des disques dans les années 1940 pour Pathé Marconi et Baïdaphone. Mohamed Adelwahab, compositeur de Oum Kethoum et de Farid El Hatrach lui vouait une grande admiration.
Originaire du Souss le chanteur pratiquait l'amarg, une sorte de poésie populaire où la mélancolie, l'amour et la foi se trouvaient confrontés au quotidien. Cet expression était collective.

Ces formes poétiques et musicales prennent leur source dans la culture amazighe. Haj Belaïd à suivi une instruction spirituelle dans le sanctuaire du saint patron des poètes Sidi Ahmed Ou Moussa. Depuis le sultan Mohamed V et le maréchal Lyautey en ont fait le barde (rways) qui les accompagnait dans leurs cérémonies les plus officielles.


Les instruments utilisés sont le ribab, violon à une corde qui joue le même rôle responsif que les chœurs de femmes ou de filles, le lothar et la flûte en roseau. Il s'agissait de véritables orchestres. On y pratiquait des danses aux motifs savants. Le mariage et d'autres cérémonies religieuses fournissaient le prétexte pour diffuser la poésie et la musique. La halka était l'endroit réservé sur la place publique à côté des souks pour constituer une véritable école en plein air. La transmission de l'amarg y est ainsi assurée. La place Jamaâ Lfna à Marrakech en est une exemple illustre. Tiznit aussi à retrouvé cette place poétique et musicale si chère à Lhaj Belaïd. Les rways y perpétuent encore aujourd'hui cette poésie musicale où des voix sont toujours là pour répondre. Le Maroc tient là une de ses cultures les plus authentiques.

jeudi 22 septembre 2011

Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi


RAÏS AHMED OUTALEB LAMZOUDI

Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi, un chanteur chevronné et un des disciples les plus doués de l'école de Feu Raïs Lhaj Mohamed Demsiri. Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi passionné du chant, est une rivière vivante et intarissable des bonnes paroles, pleines de bon sens. Il est né en 1955 à Mzouda dans la province de Chichaoua, berceau de grands poètes et de ténors, qui ont excellé dans la chanson et marqué son histoire. En 1978, il s'est lancé lui aussi dans l'aventure. Il a tracé son chemin pour réaliser son rêve. Il s'est alors ingénié à sélectionner les bonnes paroles et les belles mélodies.

Ahmed Outaleb Lamzoudi est une source inépuisable, de textes intemporels traitant de tous les sujets, Ses œuvres ne peuvent être assimilées que par les vrais connaisseurs de ses chansons. Raïs éloquent, il est le leader des chanteurs dans la région de Mzouda. C'est un artiste habité par le souci de défendre l'identité et la culture amazighe, ce qui a donné davantage de valeur à ses œuvres. Ahmed Outaleb Lamzoudi restera une étoile brillante dans l'univers de la chanson.

Il a grandi au milieu de poètes et chanteurs. Dans une famille d'artistes. Son père dirigeait la troupe d'Ahouach Derst, dans la tribu de Mzouda. Cette région est connue pour ses poètes et chanteurs. Il accueillait des artistes comme Raïs Lahcen Boumia Lamzoudi, Raïs Moulay Ahmed Ihihi, Orchestre Raïs Lahcen Belmouden, Feu Raïs M'Barek Ayissar et d'autres. Ce bouquet de Rways a influencé Raïs Ahmed Outaleb Lamzoudi, qui a découvert la scène, a commencé à jouer le tambourin, puis à s'essayer à la composition poétique, avant d'atteindre le statut de chanteur.

En 1978, il a enregistré son premier album, dans lequel il chantait : "Ahhino mra satnzzat a yayyour, Ollah orn trwah ighkin ornkhallis". Il a poursuivi son activité avec Raïssa Rkiya Demsiriya, en découvrant que le Louthar sera son compagnon dans le chemin de la gloire.

Ahmed Outaleb Lamzoudi est un chanteur de grande valeur, dans le milieu artistique des Rwayss. Il a conquis sa place grâce à ses textes percutants qui explorent des domaines nouveaux. Il aborde ainsi, dans ses chansons, des problèmes actuels, comme les droits de langue amazighe. On peut dire que son œuvre nous rappelle la grande école de Feu Lhaj Mohamed Demsiri. Après la mort de ce grand maître, est apparu Raïs Ahemd Outaleb Lamzoudi sur scène. Il a poursuivi son chemin et son œuvre artistique a grandi, avec un cachet particulier, celui du franc-parler.

Poète et musicien, il a collaboré avec, entre autres icônes  de la chanson amazighe moderne, Raïssa Kelly, Raïssa Aïcha Tachinouit, Raïssa Khadija Tachinouit, Raïssa Fatima Tihihit Titrit, Raïs Omar Atigui et bien d'autres artistes de renom.

jeudi 30 juin 2011

Raïs Hassan Arsmouk


RAÏS HASSAN ARSMOUK

Raïs Hassan Arsmouk est passionné par la chanson, qui lui rend bien son amour. C'est la chanson qui lui fait oublier les peines. On ne peut parler de la tribu d'Irsmouken, sans citer le grand artiste Raïs Hassan Arsmouk. Hassan Bouzman, de son vrai nom, est né au Douar Afrag.

Poète et musicien, il a collaboré avec de nombreux artistes de renom dont Raïs M'hand Ajoujguel , Raïs M'Barek Ayissar et Raïs Saïd Achtouk.

Les thèmes de ses chants sont l'amour et le quotidien. Cet enfant du pays nous réjouit de sa poésie en nous proposant des chants populaires porteurs de valeurs telles que échange, le partage et ouverture. À son actif, il est auteur de plus de 100 cassettes et 20 vidéos clips. Depuis 1994, il se produit à extérieur de nos frontières, essentiellement en Europe, dans les pays accueillant nos ressortissants marocains.
 
Notre artiste a beaucoup contribué à la modernité de la chanson amazighe : il a su apporter du nouveau dans le rythme et les paroles. À ce sujet, nous organiserons une conférence culturelle sur les évolutions et innovations de la musique et de la chanson amazighe souss apportées par notre artiste local et autres venants du pays ou des MRE. 
 
Aujourd'hui, Hassan Arsmouk est devenue une école, qui a formé plusieurs chanteurs, comme Raïs El Houcine Amarrakchi, Raïssa Aïcha Tachinouit, Raïs Saïd Outajajt, Raïssa Mina Tabaamrant, Raïssa Mina Tiwirit et d'autres.
 

samedi 18 juin 2011

Raïssa Fatima Tihihit


RAÏSSA FATIMA TIHIHIT

Haja Fatima Tihihit Mzin (la petite), de son vrai nom Fatima Banou, est née à la Caïda de Tamanar, une région située entre Essaouira et Agadir.

Elle a commencé sa carrière artistique en 1983, avec le défunt Raïs Lhaj Mohamed Demsiri. Elle a ensuite formé sa propre troupe et a travaillé dès lors avec de grands artistes amazighes comme le défunt Raïs Lhaj Omar Wahrouch ou encore Raïs Mohamed Bounsir.

Raïssa Tihihit est également actrice. Elle a participé à plusieurs feuilletons diffusés sur la première et la deuxième chaîne marocaine. Fatima Tihihit est considérée comme une artiste spontanée et modeste. Sa carrière se caractérise par un travail assidu et le défi de représenter la chanson amazighe dans ses meilleurs aspects.

Fatima Tihihit a donné de nombreux concerts lors de tournées au Maroc et à l'étranger (France, Indonésie, USA, Emirats Arabes Unies, Arabie Saoudite...).

vendredi 10 juin 2011

Raïssa Fatima Tabaamrant


RAÏSSA FATIMA TABAAMRANT

Fatima Tabaamrant porte, comme presque tous les rways berbères, le nom de sa tribu d'origine : Aït Baamran. Implantée au sud de Tiznit, celle-ci est connue pour sa réputation guerrière, qui s'est notamment illustrée dans sa lutte contre la colonisation française. Fatima Tabaamrant est née à Ifran, dans l'Anti-Atlas, dans les années soixante, et a passé son enfance en milieu rural. Elle n'a jamais été à l'école, travaillant aux champs et au foyer et se préparant ainsi, comme tant d'autres fillettes, à un avenir d'épouse et de mère.
 
Sa propre mère étant morte alors qu'elle était encore très jeune, Tabaamrant vécut en orphelin, et c'est sans doute ce qui exacerba sa sensibilité poétique. Un de ses premiers poèmes, qu'elle a jalousement conservé, avait pour thème cette situation de l'orphelin vulnérable. Dans sa biographie, on reconnaît le schéma presque stéréotypé de toutes les chanteuses dans le domaine berbère, à savoir un amour immodéré pour les chants et la danse dès le plus jeune âge, un mariage précoce ou forcé qui tourne mal, puis la fréquentation des chanteurs itinérants. Voilà qui peut aboutir ou non à une consécration d'artiste, ce qui fut le cas de Raïssa Ftuma Talguercht, de Raïssa Rkiya Demsiriya ou encore de Raïssa Fatima Tihihit Moujahid avant qu'elle n'abandonne le chant et ne retrouve la vie de femme au foyer !
 
Quant à Fatima Tabaamrant, une fois quitté son village natal, elle renoua avec son amour pour la parole chantée et avec la liberté en accompagnant comme choriste des rways tels que Raïs Jamaâ El Hamidi, Raïs Saïd Achtouk et Raïs Lhaj Mohamed Demsiri, ces deux derniers grands ténors de la chanson berbère étant décédés en 1989.
 
Tabaamrant s'est révélée comme artiste poétesse au début des années 1990 lors de joutes poétiques (tinddhamin) qui l'opposaient au Raïs Moulay Mohamed Belfkih. Il s'agit d'un débat où sont confrontées les opinions de l'homme et de la femme sur un mode satirique, et qui reprend les termes du conflit opposant les deux sexes dans la société. Avec ces joutes, son statut de rayssa se précisa et elle quitta le rôle de choriste pour tenter sa chance comme chanteuse professionnelle. Avec sa voix moins aiguë que celle des autres chanteuses berbères mais une parole plus profonde, elle s'est rapidement imposée, relevant le défit de se faire accepter comme rayssa-poétesse, d'autant qu'elle est la première femme à avoir fondé et à présider sa propre troupe, ainsi qu'à chanter ses propres poèmes. Elle recrute elle-même ses instrumentistes, au lieu de dépendre d'un raïs comme le veut la coutume.
 
En effet, en dépit de l'absence de sources anciennes, il n'apparaît pas invraisemblable de postuler que les rways du temps jadis étaient essentiellement des hommes. La vie itinérante que menaient ces artistes s'accommodait probablement mal de présence féminine, le rôle des femmes, pour le chant et la danse, étant tenu par de jeunes garçons à la voix haut perchée ou par des hommes efféminés. Lorsque les femmes intégrèrent le monde des rways, ce fut donc tout naturellement pour y prendre une place secondaire, celle de choriste ou de danseuse. D'où l'originalité de l'avènement de Tabaamrant, qui fait date !
 
Raïssa Fatima Tabaamrant aborde dans ses chants et des thèmes variés mais centrés sur des questions d'ordre culturel, social et moral. Elle évoque peu les sujets sentimentaux, ou ceux qui sont « creux », selon elle, et traite plutôt de thèmes plus réfléchis et constructifs tels que la condition féminine, la revendication des droits culturels berbères, la critique social et moral, etc.
 
Elle se veut engagée dans la continuation de la parole berbère porteuse de sens, awal llma'na, où la versification est un acte responsable et respectueux de la tradition. À l'instar des anciens rways, elle entend surtout représenter son époque et exprimer son opinion sur ce qui se passe, en mettant l'accent sur un idéal de société selon sa propre perception, qui reste malgré tout attachée à la tradition.
 
Elle a à son actif un ensemble de cassettes audio et vidéo appréciées aussi bien par les Berbères du Sud marocain que par ceux du Centre, du Nord, voire par les Berbères d'Algérie. Elle a tourné un film autobiographique intitulé « Tihiya » dans lequel elle interprète le rôle de la chanteuse. Elle a également participé à plusieurs rencontres culturelles organisées par des associations ainsi qu'à des tournées à travers toute l'Europe.

jeudi 2 juin 2011

Raïs Lhaj Aârab Atigui

 
RAÏS LHAJ AÂRAB ATIGUI

Raïs Lhaj Aârab Atigui est originaire de la région de Lakhssass (région de Tiznit). Très jeune, il accompagne les groupes d'Ahwach. Egalement, il se construit lui-même son premier Ribab.

Il débute avec Raïs Oultaouliboult, puis part travailler son art à Casablanca. Il y rencontre Raïs Lahcen boumia Lamzoudi qu'il accompagnera. À travers sa musique on ressent l'influence du maître Raïs Lhaj Mohamed Demsiri. Le style d'Aârab Atigui en est d'ailleurs très proche.

En 1974, un autre artiste, Raïs Mohamed Madih le met en contact avec Raïssa Rkiya Demsiriya. La rencontre musicale opère, il l'accompagne alors sur toutes les scènes du pays et ils se produisent en France en 1979.

En 1981, Aârab Atigui enregistre son premier album, un disque collectif, avec la chanson : "Fiss Ayguiguil Adour Tallat". Et en 1984, il rencontre le succès avec "Amz a Fatima Deblij".

Aujourd'hui, Aârab Atigui demeure parmi les plus grandes figures du répertoire des Rways.