dimanche 27 février 2011

Raïs Lhaj Ahmed Amentag

  
RAÏS LHAJ AHMED AMENTAG

Raïs Lhaj Ahmed Amentag est né en 1927 à Bitljane dans la province de Taroudant. Dès son plus jeune âge, il a écouté la poésie et les chansons des Rways qui visitaient son village et sa région. Il a toujours désiré les accompagner dans leurs tournées.

Après avoir quitté l'école coranique, il a commencé à participer à quelques cérémonies d'Ahwach en s'improvisant commandant. Il a d'ailleurs été nommé Rways Ahmed très jeune.

Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des doyens des répertoires des Rways, surtout lorsque l'on sait que feu Lhaj Mohamed Demsiri a été son élève. Lhaj Ahmed Amentag a enregistré son premier album à Casablanca en 1953 sous le Protectorat français. Il a durant cette période accompagné le militant et Raïs Lhoucine Janti avec qui il a enregistré en 1956, un album nationaliste.

Il s'est produit plusieurs fois en Europe notamment au cours des années 1965, 1975 et 1977 en France et aux Pays Bas. Il a enregistré 80 vinyles 45 et 78 tours et 50 cassettes.

Raïs Saïd Achtouk


RAÏS SAÏD ACHTOUK

Saïd Achtouk, de son vrai nom Bizran, naquit au début des années trente au village d'Izouran d'Idaou-Bouzia, dans l'une des plus grandes confédérations tribales du Souss, les Achtouken, d'où son surnom. Cette tradition de se rattacher à sa tribu d'origine est fort répandue chez les rways. Les exemples sont légion : Lhaj Mohamed Demsiri en référence à sa tribu d'Ilbensiren, Boubaker Anchad d'Inchaden, etc...

Le père de notre poète est le fqih du village. C'est naturellement lui qui lui a appris le Coran et les rudiments de la lecture et de l'écriture. Il va sans dire qu'il allait s'opposer catégoriquement à la vocation musicale précoce de son rejeton ; pour deux raisons : d'une part, l'interdit religieux frappant la musique, d'autre part, l'image négative qu'ont les musiciens dans l'imaginaire populaire. En fait, les Amazighs ont un rapport ambivalent de fascination / rejet à l'égard de la musique et de la poésie.

Ceci étant dit, notre artiste ne s'est pas consacré uniquement qu'à la musique et à la poésie. Il a eu des activités aussi diverses que variées. Par exemple, les populations d'Idaou-Bouzia lui ont confié un mandat électif pour les représenter au sein du conseil de la commune rurale de Belfaâ, à quelques encablures de la ville d'Agadir. Une tâche dont il s'est acquitté, selon plusieurs témoignages, avec sérieux et dévouement. Il s'est également intéressé au sport et particulièrement au football. Il a présidé, pendant de nombreuses années, aux destinées de l'équipe de Biougra et n'a de cesse de soutenir toutes les équipes emblématiques du Souss, le Hassania et le Raja d'Agadir notamment. Il a aussi monté une entreprise agricole, avec l'aide de l'un de ses amis, pour produire des tomates, mais sans grand succès. Tel a été Saïd Achtouk, un homme touche-à-tout et un personnage haut en couleur.

mardi 15 février 2011

Raïssa Sfiya Oult Telouet


RAÏSSA SFIYA OULT TELOUET

Sfiya Oult Telouet est née en 1946 à Telouat dans la tribu de Leglioua dans le Haut-Atlas près du Tizi N'tichka dans la province de Ouarzazate. Son vrai nom est Sfiya Mohamed Ouhaddou.

Elle a entamé sa vie artistique par Assays N'Ouhwach avant d'aller à la rencontre des grands maîtres du chant et de la poésie amazighs du Sud à Marrakech, les regrettés Raïs Lhaj Mohamed Demsiri, Raïs Lhaj Omar Ouahrouch, Raïs Mohamed Bounsir, Raïssa Fatima Talguercht et Raïssa Khaddouj Tassouirite.

Sfiya Oult Telouet est devenue célèbre grâce à l'un de ses grands tubes: «Oua Assiyh a Taounza». Elle compose ses chansons qu'elle interprète elle-même notamment : «Oufighd Aouddi Tabla Toujad Oukane», «Ourkdine Lahbab N'yan Magh Isamh» et «Taouada» à l'occasion de sa participation à la glorieuse Marche Verte pour la récupération du Sahara marocain en 1975.

Raïs Lhaj Omar Wahrouch


RAÏS LHAJ OMAR WAHROUCH

Lhaj Omar Wahrouch est né en 1933 à Tihouna Iymziln située à Mzouda dans la province de Marrakech. A l'âge de 16 ans, il concurrençait déjà avec les grands poètes. Il fut emprisonné par l'occupation française en 1952 à cause d'une de ses chansons Oasidat Dariba (l'impôt). A sa sortie de prison, il part pour Marrakech ou il intègre le groupe de Moulay Ali puis plus tard fonde son propre groupe.

Il commence à sillonner les villes et les campagnes puis fait plusieurs tournées en Europe, notamment en France en 1963, Belgique en 1964 ainsi que les Pays Bas et accomplit le pèlerinage en 1968. Il visitait une dernière fois la France en 1979 sur invitation de Radio France et composat pour l'occasion une chanson intitulée "Lferh nek a Baris". Il traitait dans ses chansons de divers thèmes tels que l'amour, la vie quotidienne, Agadir et son tremblement de terre, le mariage, etc. Il était également connu pour chanter des contes comme "Hammu Unamir".

Vers la fin de sa vie il souffrait de maladie mentale puis fût hospitalisé en 1990 et 1991 à l'hôpital psychiatrique de Berrchid.

Raïssa Ftuma Talguercht



RAÏSSA FTUMA TALGUERCHT

Ftuma des Aït Oudermouch Woudrar est originaire de Mesfioua des Aït Ourir près de Marrakech. A ce jour, elle est âgée de 65 ans. On l'appelle Talguercht, du nom de son père, Lguerch. Elle est connue aussi sous le nom de Tanddahmout chez les gens du Sous. Elle fut orpheline de père dès sa tendre enfance. Elle commença à chanter très jeune...

Mariée, elle vécut à Bab Doukkala à Marrakech. Très vite, elle fut veuve avec un garçon et une fille ; elle peina beaucoup pour eux ; elle fit tous les métiers. Elle rencontra Lhoucine de Tayiddit, originaire de Ouarzazate. C'est lui qui lui enseigna le banjo ; elle en acheta un chez lui ; elle allait écouter les chanteurs de Jamaa el-Fna. Ftuma Talguercht accompagnait Raïs Lhaj Mohamed Demsiri ainsi que la grande chanteuse Raïssa Kheddouj d'Essaouira ; elle fréquenta les réceptions des caïds et des grands comme Hadj Lhoucine Boulasri de Tagoundaft et de Bellemallem, pacha de Mogador . Quant au pacha Hadj Thami, son salon, était plein de son chant.

Elle a parcouru tout le Haouz, le Sous, Casablanca, Tanger et Oujda. En 1976, elle a visité Cordoba en Espagne ; en 1977, elle passa par Paris, Bonn en Allemagne en compagnie de la troupe de Mohamed Aarab. Lorsque nous lui avons demandé pourquoi elle n'enregistre plus suffisamment de chansons, elle répondit : «Ceux qui aiment mes chansons ne sont plus de ce monde.» Voici quelques titres de chansons enregistrées : L'eau claire, Les fleurs autour du jardin, etc.. N'oublions pas qu'elle a aussi chanté en arabe dialectal ; elle a notamment enregistré dans le parler de Houara la chanson «Comme le faucon sur la muraille». Elle a un vaste répertoire enregistré.